La commune de Saint-Aybert n'était autrefois qu'un hameau de Crespin.

Son histoire remonte au Moyen Age.

En 1115, un moine bénédictin, un dénommé Aybertus ou Aybert, fonde un ermitage à l'écart du village.Pendant 25 Ans, il y vit dans la pauvreté et la prière. Ce saint homme, auquel on prête des dons de guérisseur, attire à lui de nombreux pélerins. Ils viennent se recueillir dans la chapelle qu'il a patiemment édifiée : d'où l'ancien nom du hameau, l'capielle.

Le journal l'Echo de la Frontière signale encore son existence, le 11 Mars 1837, et la présente comme une antiquité : "L'ancienne chapelle de Saint-Aybert, le plus vieux monument religieux de la contrée, fort délabrée en ce moment, va sans doute être restaurée pour former l'église de la nouvelle commune qui, du reste, se trouvera posséder de bons revenus, si elle utilise les belles prairies qui font partie de ses prairies communales.

En effet, par ordonnance royale du 2 Mars 1837, les habitants de Saint-Aybert obtiennent la "disjonction" d'avec Crespin et le hameau est promu commune indépendante, la 81ème de l'Arrondissement. Ce divorce ne se fait pas sans mal. Les édiles de Crespin, en signe de protestation, menacent de démissionner en bloc. La rivalité entre Aybertois et Crespinois se traduit d'ailleurs sur le plan religieux. L'église de Saint-Aybert, construite en 1838, arbore un clocher démesuré et pour cause... Les villageois avaient décidé d'acheter des cloches "les plus fortes" qui soient. Commentaire malicieux de l'Echo de la Frontière : "les habitants mettent leur gloriole à narguer ceux de Crespin, dont ils dépendaient jadis et ils veulent que le son de leurs cloches surpasse celui de leurs voisins et anciens dominateurs". Un épisode digne, dans tous les sens du terme, de Clochemerle !

Quelques photos d'archives...